Page:Marot - Les Œuvres, t. 2, éd. Guiffrey, 1875.djvu/11

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L’IMPRIMEUR

AU LECTEUR [1]

Tout ainsi, amy Lecteur, que toute architerure dans sa disposition rend moins belle son orthographe, tant bien symmetriée soit elle : pareillement tout oeuvre, tant docte ou plaisant soit il, estant de sa déduction frustré, se montre , & est de faict, plus desplaisant à tout Lecteur que aggreable. Non que je vueille à aulcun Autheur restraindre sa liberté de disposer & ordonner son labeur à sa volunté : ne aussi que je die qu’en l'estendant en son ordre, il ne l'approche plus près qu'un aultre de celle perfection où tout ouvrier tasche (comme il doibt) de parvenir le plus qu’il peult. Voyant donc la première édition de nostre Marot avoir esté


 Ligne 4 : pareillement tout oeuvre tant docte ou plaisante soit elle, estant frustré de sa deduction, se monstre, & est de faict, plus desplaisante... (a). 
  Ligne 7 : Non que je veuille estraindre à aucun autheur sa liberté... (b) . 

(a) Th. Portau, 1596. — (b) Id.

  1. Cette préface n’est point de Clément Marot, mais elle se trouve en tète de l’édition du Rocher (1544), la dernière publiée de son vivant ; elle a été reprise ensuite dans l’édition de Thomas Portau (1596), avec certaines additions.