Page:Marot - Les Œuvres, t. 2, éd. Guiffrey, 1875.djvu/146

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Aux regardans de mainte Nation.
Or quand Venus eurent perdu de veue,
De là se part ceste Assemblée esmeue
A grands trouppeaux. L’ung s’en va devisant
De son cher Filz, qu’elle a perdu, disant,
Pleust or à Dieu, qu’en Mer, ou Terre sceusse
Luy enseigner, affin que je receusse
Ung doulx baiser de sa Bouche riant.
Ha Cupido (disoit l’autre en criant)
Si te tenoys lié de Cordons maints,
Croyz, qu’à grand peine istroys hors de mes mains,
Que de ta Mere en beaulté l’oultrepasse
N’eusse le don, qui le baiser surpasse.
Mais quant à moy, n’en eu aulcun desir,
Car qu’ay je affaire aller chercher plaisir,
Qui soit compris en Venus la Deesse,
Veu que en Pallas gist toute ma liesse ?
Ainsi me teu ; en contemplant la geste
Des gens raviz d’ung tel regard celeste :
Entre lesquelz vey à part une Tourbe
D’hommes pieux, ayant la Teste courbe,
L’œil vers la Terre en grand Cerimonye,
Pleins (à le veoir) de dueil, et agonie,