Page:Marot - Les Œuvres, t. 2, éd. Guiffrey, 1875.djvu/36

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Mais ce pendant, la Palombe enrouée,
La Tourte aussi de chasteté louée
Ne laisseront à gemir sans se taire
Sus ung grand Orme : et tout pour te complaire

Tityre

Doncques plustost Cerfz legiers, et cornuz
Vivront en l’Air : et les Poissons tous nudz
Seront laissez de leurs fleuves taris :
Plustost boyront les Parthes Araris
Le fleuve grand : et Tigris Germanie :
Plustost sera ma Persone bannie
En ces deux lieux : et leurs fins, et Limites
Circuiray à journées petites,
Ains que celluy, que je t’ay racompté,
Du souvenir de mon cueur soit osté.

Melibée

Helas et nous irons sans demeurée
Vers le Pais d’Affricque l’alterée :
La plus grand part en la froide Scytie
Habiterons : ou irons en Parthie
(Puis qu’en ce point fortune le decrete)
Au fleuve Oaxe impetueux de Crete.
Finablement viendront tous esgarez
Vers les Angloys du Monde separez.
Long temps apres, ou avant que je meure,
Verray point mon Pais, et demeure ?
Ma pauvre Loge aussi faicte de Chaulme ?
Las s’il advient, qu’en mon petit Royaulme


Vers 129. Auant que cil } que ie tay racompté (a). 131. Las & nous autres irons fans demourée Vers les pays d’Affrique V altérée (b). 135. Au fleuue Oaxe impétueux de Crète } Puis quen ce point fortune le décrète (c). (a) G. Tory, 1532 ; I. de Channey ; P. Roffet, 1534. & 153s ; Éd. 1537. — (b) Id. — (c) Id. (1) L’abus des majufcules a géographique, le fubftantif comfait commettre ici aux éditeurs mun partie s’étant trouvé métafucceffifs une groflîère erreur morphofé en nom de province.