Page:Marot - Les Œuvres, t. 2, éd. Guiffrey, 1875.djvu/47

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Par mon pouvoir fut Asie envahie :
Libie prins, la Phase surmontay :
Brief, tous les lieux, où passay, et plantay
Mes estandars (redoubtant ma puissance)
Furent submis à mon obeissance.
Le puissant roy Dare congneut à Tharse,
Par quel vigueur fut ma puissance esparse
Encontre luy, quand soubz luy chevaucherent
Cent mil Persoys, et fierement marcherent
Vers moy de front dessoubz ses estandars
Bien trois cens mille pietons hardis souldars.
Que diray plus ? quand vint à l’eschauffer,
Le vieil Charon, grant nautonnier d’Enfer,
Bien eut à faire à gouverner sa peaultre
Pour celluy jour passer de rive en aultre
Tous les espritz qu’à bas je luy transmy
Des corps humains qu’à l’espée je my.
A celluy jour en la mortelle estorce
Pas n’espargnay ma corporelle force,
Car aux enfers quatre vingt mil espritz
J’envoiay lors : si hault cueur je pris
Que me lançay par les flottes mortelles :
De ce font foy mes plaies corporelles.
Et jà ne fault laisser aneantir
Mes grans combatz executez en Thyr :
Et ne convient que le los en me rase,
D’avoir passé le hault mont de Caucase.
Ung chascun sçait que y fuz tant emploié,
Que tout soubz moy fut rasé et ploié.
En Inde feis aborder mon Charroy
Triumphamment, où Pyrrhus le fier Roy


(1) Tout ce paffage fourmille Afie. Enfin au vers 189 c’eftlffus d’erreurs qui n’exiftent point qu’il faut lire au lieu de Tharfe. dans la traduction latine, & dont (2) Pyrrhus, roi d’Épire, vivant la refponfabilité incombe tout après Alexandre, n’eut affaire entière à Marot. La Libye eft en qu’aux fucceffeurs de ce prince. Afrique. Dans le texte grec il C’eft Porus qui fut vaincu par eftqueftionde la Lydie, fituée en le roi de Macédoine.