Page:Marot - Les Œuvres, t. 2, éd. Guiffrey, 1875.djvu/46

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N’est de besoing tenir aulcun langage :
Et mesmement la riche renommée
De mes haultz faictz aux astres sublimée
Assez et trop te peuvent informer,
Que par sus moy ne se doibt renommer.
Aussi tous ceulx de la vie mortelle
Sont congnoissans, la raison estre telle :
Mais neantmoins, pource qu’à maintenir
Los et honneur je veulx la main tenir,
Sache Minos Juge Plain de prudence,
Qu’en la verdeur de mon adolescence,
Portant en chef ma couronne invincible,
Au glaive agu prins vengeance terrible
(Comme vray filz) de ceulx qui la main mirent
Dessus mon Pere, et à mort le submirent :
Et non content du Royaulme qu’avoye,
Cherchant honneur, mys et gettay en voye
Mes estandars, et à flotte petite
De combatans, par moy fut desconfite
Et mise au bas en mes premiers assaulx
Thebes cité antique, et ses vassaulx :
Puis subjugay par puissance Royalle
Toutes cités d’Achaie, et Thessalle,
Et descouppay à foison par les champs
Illyriens de mes glaives tranchans,
Dont je rendy toute Grece esbahie.


Vers 168. Que la verdeur de mon adolefcence (a). (a) Éd. 1537.