Page:Marot - Les Œuvres, t. 2, éd. Guiffrey, 1875.djvu/52

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Lors chanceller, soy ternir, et abatre,
Pour l’eslever, fuz conquerir et batre
Une Cité de force et biens nantie,
Dicte Numance, es Espaignes bastie.
Trop long seroit (Minos) l’entier deduire
De mes haultz faictz, qu’on verra tousjours luyre.
Et d’autre part ; simple vergongne honneste
D’en dire plus en rien ne m’admonneste :
Parquoy à toy en laisse la choison,
Qui sçais où sont les termes de raison.
Si t’advertis, qu’onques malheur en riens
Ne me troubla : ne pour comble de biens,
Que me donnast la Deesse fatalle,
Close ne fut ma main tresliberalle.
Bien l’ont congnu, et assez le prouverent
Apres ma mort ceulx qui rien ne trouverent
En mes tresors dez biens mondains delivres,
Fors seullement d’argent quatre vingtz livres.
Des Dieux aussi la bonté immortelle
M’a bien voulu douer de grâce telle,
Que cruaulté, et injustice, au bas
Je dejectay, et ne mis mes esbatz
Aux vanitez, et doulx plaisirs menus
De Cupido le mol filz de Venus,
Dont les deduitz, et mondaines enquestes
Nuisantes sont à louables conquestes.
Tous lesquelz motz, je ne dy pour tascher
A leur honneur confondre, ou submarcher :
Ainçois le dy, pour tousjours en prouesse
Du nom Rommain soustenir la haultesse :
Dont tu en as plus ouy referer,
Que n’en pourroit ma langue proferer.

La sentence de Minos


Certainement vos Martiaulx ouvraiges


(1) Au lieu de prononcer cette tions philofophiques, de maximes tirade affaifonnée de confidéra- morales, Minos, dans le texte de