Page:Marot - Les Œuvres, t. 2, éd. Guiffrey, 1875.djvu/51

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Lors estimans cela estre ung presage,
Et que les Dieux pour le grand advantaige
Du bien public, m’avoient donné hault cueur
En aage bas, comme ung fort belliqueur
Fuz esleu chef de l’armée Rommaine :
Dont sur le champ de bataille inhumaine
Je feis jetter mes bannieres au vent,
Et Annibal pressay tant et souvent,
Qu’avec bon cueur, et bien peu de conduicte
Le feis tourner en trop honteuse fuyte,
Tant qu’en la main de Romme l’excellente
Serve rendy Cartaige l’opulente :
Et toutesfois les Romains consistoires
Apres mes grans, et louables Victoires,
Aussi humain et courtois m’ont trouvé,
Qu’avant que fusse aux armes esprouvé.
Tous biens mondains prisay moins que petit,
L’amour du Peuple estoit mon appetit,
Et d’acquerir maintz vertueux Offices
A jeune Prince honnestes, et propices.
Et d’aultre part, de Cartaige amenay
Maintz prisonniers, lors que j’en retournay
Victorieux : desquelz en la presence
Par moy fut prins le Poëte Therence.
Dont aux Romains mon faict tant agréa,
Qu’en plain Senat Censeur on me créa.
Ce faict, Asie, et Libie couruz :
D’Egypte, et Grece à force l’amour euz.
Et qu’ainsi soit, soubz querelle tresjuste
Par plusieurs fois ma puissance robuste
Ont esprouvé. Puis je Consul voiant
Le nom Rommain, jadis reflamboiant,


Vers 297. Lors congnoijfans que les diuins augures Pour furuenir a leurs cfiofes futures Mauoïent donne hardiejfe de cueur En mines ans comme vngfort belliqueur (a). (a) G. Tory, 1532 ; I. de Channey ; P. Itoffet, 153+ & 1535 ; Éd. 1537.