Page:Marot - Les Œuvres, t. 2, éd. Guiffrey, 1875.djvu/54

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Parquoy jugeons Scipion preceder,
Et Alexandre Annibal exceder.
Et si de nous la Sentence importune
Est à vous deux, demandez à Fortune,
S’elle n’a pas tousjours favorisé
A vostre part. Apres soit advisé
Au trop ardant, et oultrageux desir,
Qu’eustes jadis de prendre tout plaisir
A (sans cesser) espandre sang humain,
Et ruiner de fouldroyante main,
Sains nul propos, la fabrique du Monde.
Où Raison fault, Vertu plus n’y abonde.


Vers 378. Et ruiner de fulminante main {a). 380. Sans iufte guerre^ en ce vertu nabonde (b). (a) G. Tory, i$3a ; I. de Channey ; P. Roffet, 1534 & 1535 ; Éd. 1537. — (b) G. Tory, 1532 ; I. de Channey ; P. Roffet, 1534 & 1535 ; Ed. 1537. logue que Marot a défîgné fous le nom de lugement de Minos. La date de la traduction de Geoffroy Tory eft, à la vérité, poftérieure à l’œuvre de notre poëte ; mais il ne faut point oublier que Marot vivait dans l’intimité du célèbre éditeur qui voulut imprimer la première édition de VAdolefcence Clémentine. Signalons de plus un détail qui a bien aufli fon importance. Dans la vieille traduction latine & dans la tradudion en profe de Geoffroy Tory on retrouve les mêmes inexactitudes reproduites invariablement, comme les marques d’une commune origine ; il faut toutefois en rabattre les fautes que Marot a eu le tort d’y ajouter.