Tous estomachz en grief vices tumbez,
Par coups de poing soient meurdriz, et plombez.
Quiconques ayme, exalte, et qui decore
Le nom de Dieu, et son pouvoir adore,
Cœuvre son cueur, et sensitif expres
De gros sanglotz s’entresuivans de pres.
Voicy le Jour lamentable sur Terre,
Le jour qu’on doibt marquer de noire pierre.
Pourtant plaisirs, amours, jeux, et banquetz,
Riz, voluptez, broquars, et fins caquetz,
Tenez vous loing, et vienne douleur rude,
Soing pleurs, souspirs, avec sollicitude.
C’est le Jour noir, auquel fault pour poincture
De deuil monstrer, porter noire taincture.
Soient donc vestuz de couleur noire, et brune
Princes, Prelatz, et toute gent commune :
Viennent aussi avec robe de dueil,
Jeunes et vieulx, en plorant larmes d’œil,
Et toute femme, où lyesse est aperte,
De noir habit soit vestue, et couverte.
Rivieres, Champs, Forestz, Montz, et Vallées,
Ce jourd’huy soient tristes, et desolées.
Bestes aussi privées, et saulvages,
En douleur soient. Par fleuves, et rivages
Soient gemissans Poissons couvers d’escaille,
ces de fes leçons. D’après certains partenant àla Bibliothèque natiobiographes,
il aurait mené une nale, furchargé de notes manuexiftence
fort déréglée jufqu’à fcrites abfolument, comme s’il
l’époque de fon mariage en 1498. s’agiffaitd’un auteur claffique.En
11 mourut en 1505. De nom- tenant compte que cette pièce eft
breufes éditions de fes œuvres une traduction, comme la prefurent
imprimées à Paris de 1509 miere Eglogue de Virgile & le Iuà
15 17, & la pièce de vers inti- gement de Minos y & en fe réfétulée
Carmen lugubre de dominicœ rant à d’autres indications, que
PaJJIonis die } traduite par Marot, l’on trouvera plus bas (p. 51,
paraît avoir obtenu, vers cette note 1), il y a des préfomptions
époque, un fuccès de vogue tout pour croire que ces poéfîes, partiparticulier.
Il en exifte plufieurs cipant d’un commun caraftère,
réimpreffions ; nous en citerons, fe rattachent à la même période
entre autres, un exemplaire ap- de la vie de Marot.
