Page:Marot - Les Œuvres, t. 4, éd. Guiffrey, 1929.djvu/402

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Et l’as jecté mort dedans le giron
De France (helas) qui pleure à l’environ.

Françoys franc, Roy de France, et des Françoys,
Tu le fuz veoir, quand l’Ame il vouloit rendre :
De luy donner reconfort t’advançoys,
Et en ton cueur contre la Mort tançoys,
Qui ton bon Serf au besoing venoit prendre.
O quelle amour impossible à comprendre.
Santé cent ans puisse avoir ung tel Maistre,
Et du servant au ciel puisse l’Ame estre.

France et la fleur de ses Princes ensemble
Le corps au Temple en grand dueil ont mené.
Lors France triste à Hecuba ressemble,
Quand ses Enfans à l’entour d’elle assemble
Pour lamenter Hector son filz aisné.
Quiconques fut Hector aux armes né,
Robertet fut nostre Hector en sagesse :
Pallas aussi luy en feit grand largesse.

Au fons du cueur les larmes vont puisant
Pauvres de Court pour pleurer leur ruyne.
Et toy Labeur, tu ne veoys plus luisant
Ce cler Soleil, qui estoit tant duisant
A esclaircir de ce temps la bruine :
Processions, ne chanter en rues hymne
N’ont sceu mouvoir fiere Mort à mercy,
Qui me contrainct de dire encor ainsi.

Vieille effacée, infecte, Image immunde,
Craincte de gens, pensement soucieux,
Quel bon advis, quelle sagesse abonde
En ton cerveau d’apauvrir ce bas Monde
Pour enrichir de noz biens les haults Cieulx ?