Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/248

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vous rappelez dans celles du 17 mai. La façon dont vous avez pris depuis longtemps toutes les observations que nous vous avons faites sur vos différentes opérations nous a déterminés à ne plus vous en faire aucune, pour nous éviter réciproquement tout sujet de discussion, pensant bien que tout ce que nous aurions pu vous marquer sur ces différents articles de même que sur bien d’autres que nous avons omis, eut été peine et temps perdus et ne vous eut point empêché d’en faire toujours à votre volonté, comme vous avez fait on toute occasion. D’ailleurs vous pouviez nous exempter et à vous, Messieurs, cette explication, puisque dans le commencement de notre lettre du 25 avril nous vous avions marqué que vous pouviez faire dans toutes les occasions qui se présenteraient à l’avenir tout ce que vous jugeriez à propos[1] ».

Dupleix était plus souple dans ses rapports avec la Compagnie elle-même. Ses lettres nous révèlent le souci évident de se ménager les bonnes grâces et au besoin les faveurs du ministre, du commissaire du roi et des directeurs. Il fallut les circonstances extraordinaires de l’année 1738 où il se crut lésé dans son amour-propre plutôt que dans ses intérêts pour qu’il brûlât pour ainsi dire ses vaisseaux en écrivant des lettres où il traitait de puissance à puissance avec ses supérieurs. En temps ordinaire, le ton général de sa correspondance était plus réservé ; c’était celui d’un fonctionnaire qui prépare l’avenir en servant de son mieux les intérêts dont il a la charge, mais compte fermement sur des influences et des protections pour qu’à l’occasion ces services ne soient ni ignorés ni méconnus.

  1. C. P., 2, p. 146.