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2. Le personnel civil.

Ses rapports avec le personnel placé directement sous ses ordres ne paraissent pas avoir été difficiles. Il correspondait sur le ton d’une grande confiance et dune réelle cordialité avec Burat, le chef de Cassimbazar, se livrait moins à Groiselle, le chef de Patna, et traitait comme de simples commis les chefs occasionnels de Balassore. Et ces commis il ne les avait pas en général en très haute estime. Beaucoup n’étaient venus dans l’Inde que pour y cacher leur insuffisance, quelques-uns des fautes : cette double faiblesse en faisait des instruments dociles aux mains d’un directeur expérimenté. Il est peu probable qu’ils aient eu pour Dupleix une très grande affection ; l’homme était trop distant et trop volontaire pour attirer les cœurs ; il est peu vraisemblable aussi qu’ils aient eu pour lui de la haine, car il était juste et respectait les droits acquis. À part un incident d’une certaine gravité, qui surgit en 1738, et où plusieurs employés de Chandernagor s’entendirent pour essayer de mettre Dupleix en mauvaise posture vis-à-vis de la Compagnie, la correction d’usage régna entre le chef et ses divers employés. Dupleix n’eut guère à sévir que contre le secrétaire du Conseil, un nommé Desplats de Flaix, un fort mauvais esprit, dont il se débarrassa en le renvoyant à Pondichéry.

Dégagé ainsi de tout souci sérieux du côté des personnes, Dupleix put se consacrer avec un esprit plus libre à l’administration de nos établissements.

Il diminua d’abord les dépenses. Dans tous les services, il y avait une « friponnerie si grande, écrivait-il à Vincens le 8 avril 1732, qu’il fallait être aveugle pour ne pas s’en