Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/477

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même, Lenoir, opinant le premier, exposa que la Compagnie n’ayant jamais établi de cure à Chandernagor mais ayant au contraire toujours ordonné de faire desservir les cures et aumôneries de ses comptoirs par les Capucins, il n’y avait pas lieu de donner suite à la demande du P. Legac jusqu’à ce que la Compagnie en eût décidé.

Delorme puis Legou opinèrent dans le même sens. Legou rappela les ordres de la Compagnie du 17 janvier 1717.

Tout autre fut l’avis de Dupleix, qui parla le quatrième. Il conclut à l’adoption de la proposition du P. Legac dans les termes suivants :

« Le Conseil n’ayant été instruit qu’imparfaitement de la conduite du R. P. Legac, supérieur général, au sujet de l’affaire dont il s’agit, aurait pu penser qu’il y avait collusion entre lui et les R. P. du Bengale ; mais étant informé aujourd’hui du contraire, mon avis est que, sans préjudicier aux droits de la Compagnie, la proposition du R. P. Legac soit acceptée, ainsi que le Conseil en était convenu verbalement, étant actuellement le seul moyen de faire cesser le scandale public qui dure depuis longtemps à Chandernagor au milieu des idolâtres et à la porte des hérétiques, ce qui éloigne les premiers d’embrasser notre religion et engage les autres à tenir des discours qui lui sont injurieux, jusqu’à ce que les tribunaux, à qui la connaissance de cette affaire appartiendra en France, aient donné une décision.

« Signé : Dupleix. »

L’opinion de Dupleix triomphera plus tard devant la Compagnie ; dans le Conseil elle n’eut pas d’autre défenseur que Vincens.

Dulaurens et Signard qui parlèrent les derniers, se rallièrent à la proposition du gouverneur, le premier en invoquant la lettre de 1706 et le second en déclarant ne