Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 1.djvu/483

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

travaillé que pour le rétablissement de l’ordre. Il n’avait eu pour guide « que ce que notre catéchisme nous apprend, qui m’a toujours dit qu’il n’y a qu’un Dieu, une foi, une église, un évoque, un curé. On n’y trouvera pas que la femme soit d’une paroisse et le mari d’une autre, lorsque tous les deux habitent le même endroit. » En ce qui concernait les opinions de son Conseil, Dupleix commença par incriminer « l’auteur de la lettre » de Pondichéry, entendant sans doute viser Lenoir personnellement, et comme s’il pensait par ce moyen éviter tout contact direct avec lui, il déclara qu’à l’avenir, il se désintéresserait des lettres écrites par son propre conseil ; Burat serait chargé de les rédiger et « telles elles lui seraient présentées et telles elles seraient signées[1]. »

Le capucin et le théatin avaient signé chacun leur déclaration devant le Conseil ; toutefois Dupleix n’avait envoyé à Pondichéry que celle du P. Anselme et avait évité de parler de l’autre, afin de laisser le Conseil supérieur s’embourber davantage. Tel est du moins le sentiment qu’il exprimait à Vincens en une lettre du 8 avril, et cette lettre, elle aussi, est assez curieuse, comme manifestation du caractère de Dupleix. Celui-ci s’y défendait d’avoir voulu s’étendre en injures à l’égard du Conseil supérieur dans la lettre qu’il lui envoyait le même jour ; il se flattait au contraire de les avoir évitées autant qu’il avait pu. Il eut bien pu mordre davantage mais il n’a pas voulu tomber dans le même inconvénient qu’à Pondichéry. « Laissez faire leur passion, ajoutait-il, ils sont tous si aveugles qu’ils ne s’aperçoivent pas qu’ils

  1. B. N. 8779, p. 33-35. Lettres de Pondichéry mars 1732 et Chandernagor 8 avril.