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que presque tous les officiers, comme les employés civils, faisaient de très longs séjours dans l’Inde. Bussy par exemple ne revint en Europe qu’en 1760. Beaucoup mouraient dans la colonie ; quelques-uns s’y mariaient et y avaient des enfants, dont il ne reste aujourd’hui aucune descendance.

§ 4.

C’est pendant cette période que l’on vit se constituer le corps indigène des cipayes, sans qu’il nous ait été possible de retrouver la date exacte de cette création. Il est probable que ce fut en 1740 ou 1741, au cours de la guerre de Mahé. La Bourdonnais en trouva venant de Mangalor, où ils prirent sans doute leur origine et utilisa leur concours contre Bayanor. Mais il semble que Dumas les eut déjà employés avant lui ; nous lisons, en effet, dans une délibération de la Compagnie du 26 juin 1742 qu’elle invite le Conseil supérieur à renvoyer à Mangalor la compagnie se trouvant à Pondichéry. Il fallait donc qu’elle existât au moins depuis deux ans. Seulement, fait particulier, cette compagnie ou plutôt ce corps de soldats ne paraissait pas avoir été formé pour l’objet de défense générale qu’on lui attribue communément, mais plutôt pour assurer à bord des navires la navigation d’Inde en Inde. Dans la délibération précitée du 26 juin, la Compagnie justifie en effet son renvoi par ce motif : « cette compagnie ne subsistant plus par le parti que la Compagnie a pris de ne plus armer pour la navigation d’Inde en Inde, tant que la guerre durera ». (A. C. C2 31, p. 149.)

Ces ordres de la Compagnie ne furent pas exécutés, car elle dut les renouveler le 15 juin 1745, en prescrivant