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Katoua ; là ils se rabattirent sur Burdouan pour se joindre à Ragogy Bonsla.

Jamais la situation d’Aliverdi Khan n’avait été aussi critique ; elle fut encore aggravée par la révolte d’un de ses généraux Moustapha Khan, qui réclamait le paiement de quatre mois de solde. Lorsqu’il les eut touchés, comme il savait que son maître avait récemment posté des assassins dans son appartement pour le tuer, il jugea prudent de quitter Mourchidabad avec ses troupes et, levant de nouveau l’étendard de la révolte, il marcha sur Patna, où gouvernait un neveu d’Aliverdi Khan ; il le battit, mais fut tué lui-même au milieu de sa victoire.

Ce fut le salut pour Aliverdi Khan : il prit à son tour l’offensive contre les Marates qui, ne tenant nullement à conquérir le pays mais simplement à le piller, se retirèrent sans opposer de résistance. Très faiblement poursuivis, ils reparurent de nouveau en septembre du côté de Patna, jetant partout un tel émoi que les Européens se transportèrent avec leurs marchandises de l’autre côté du fleuve. Aliverdi fit encore reculer l’envahisseur, mais ne le lassa pas ; les Marates revinrent une troisième fois en novembre avec des forces nouvelles. Elles étaient telles qu’Aliverdi Khan faillit être entouré par elles et tomber entre leurs mains ; il parvint pourtant à se dégager et toujours fuyant ne trouva de sécurité qu’en sa capitale (fin 1745).

Ragogy le poursuivit jusqu’aux environs de Burdouan, sans plus se soucier qu’auparavant de faire la moindre conquête effective. Au mois d’avril 1746 et sans attendre la saison des pluies, qui commence en juin, il se retira selon l’usage au delà de Patna et ne reparut plus le reste de l’année. Mir Abib de son côté établit son campement à Folta, au bas du Gange.