Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/129

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tenant à des Maures mais portant le pavillon français, tomba également au pouvoir des Anglais à son retour de Bassora ; il est vrai qu’il fut rendu peu de jours après sur les sollicitations du nabab, protecteur plus attentif de ses nationaux, mais les deux autres furent considérés comme de bonne prise. Ce fut en vain que dès le 1er octobre, le conseiller Golard et le secrétaire du conseil, la Porterie, se rendirent à Calcutta pour demander raison au directeur anglais ; on les reçut mal et on ne daigna leur faire aucune réponse, Burat présenta alors une requête au nabab, intéressé, semblait-il, à faire exécuter les ordres donnés à son gouvernement pour la neutralité. Aliverdi Khan lui promit de nous faire rendre nos vaisseaux, bots et équipages, mais pour une solution effective, il fallut plus d’un an de négociation et un don de 40.000 rs. Rien ne se terminait autrement à Mourchidabad. La somme de 40.000 rs. fut remboursée par les armateurs de l’Heureux et du Dupleix.

L’année suivante, en 1746, l’Insulaire, vaisseau de l’escadre de la Bourdonnais, vint au Bengale pour s’y faire réparer ; en route il prit un navire anglais le Tevenapatam’, lui enleva la majeure partie de ses marchandises et l’emmena à sa suite. Or, par un funeste accident, l’Insulaire se perdit le 3 août dans le Gange, aux environs de la rivière de Tambouly, avec la plus grande partie de son équipage et de sa cargaison. Les Anglais eussent volontiers saisi l’épave avec le reste du bateau et amariné le Tevenapatam ; mais le Conseil de Chandernagor fut plus expéditif, il envoya des lascars et des soldats qui sauvèrent ce qu’ils purent des débris de l’Insulaire et amenèrent le Tevenapatam à Chandernagor dès le 9 août.

Ce fut alors un autre genre de difficultés. Les marchands patanes qui avaient armé ce dernier navire, récla-