Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/134

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alors loisible d’invoquer son ignorance : seulement c’était découvrir Ladhoue, c’était aussi jeter quelque discrédit sur un conseil qui comptait de pareils membres. N’ayant pas plus que son associé assez d’argent pour remplir ses obligations, et comptant sur des remises de fonds qu’il avait à Mahé, il n’hésita pas à fournir un billet signé du Conseil pour le montant de la dette, dans la pensée qu’avec le temps il pourrait régulariser la situation sans que personne s’en aperçut. Le malheur voulut qu’il partit précipitamment.

La Compagnie était disposée à le révoquer ; mais il plaida ses bonnes intentions plutôt que la justice de sa cause, restitua assez vite les fonds qu’il devait, fut soutenu par Dupleix et sans exercer aucune fonction continua cependant de recevoir une solde de la Compagnie. Il mourut en 1754 à Chandernagor où il était revenu habiter.

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En attendant l’arrivée de Duval de Leyrit, ce fut Saint-Paul, second du comptoir de Chandernagor, qui remplit les fonctions de directeur ; il les exerça pendant huit mois, de janvier à septembre 1747. Leyrit, qui avait commencé par être arrêté par les Anglais à sa sortie de Karikal, puis échangé, arriva le 9 de ce dernier mois à son poste par un vaisseau portugais. Son premier soin fut de rétablir la discipline ; il avait reçu pleins pouvoirs pour casser, interdire réformer, renvoyer les employés, officiers ou autres qui avaient suscité des troubles ou pourraient en créer de nouveaux.

La guerre continuant, sa situation ne fut guère plus gracieuse que celle de ses prédécesseurs. Les Marates revinrent, selon leur habitude en 1747 et 1748, mais ils se livrèrent à moins de pillages que les années précédentes et ils ne massacrèrent personne. En 1747 ils s’établirent