Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/133

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ressées à la liberté du commerce s’entendirent pour ne pas se soumettre à ces prétentions, et c’est peut être le seul exemple de solidarité complète dont elles aient fait preuve.

Dupleix ne resta point étranger à ces négociations auxquelles il tint à donner leur véritable caractère :

« Écrivez à votre chef de Patna, mandait-il à Chandernagor le 18 mars 1746, de vivre le plus qu’il lui sera possible en bonne intelligence avec les Anglais et les Hollandais, particulièrement de s’entendre avec eux pour le contrat du salpêtre. Mais il ne faut pas que la condescendance soit servile ; qu’il mette du sien autant que les autres mettront du leur, sans s’engager à des avances qui dans leur esprit pourraient passer pour bassesse. » (Cor. P. Ch., t. 2, p. 404).

Il était peut-être difficile d’être un grand administrateur au milieu d’une situation aussi trouble. Burat, quoique d’une honnêteté reconnue, finit par succomber à la tâche. Sa conduite dans l’affaire des déserteurs et l’anarchie qui régnait dans tous les services détermina la Compagnie à le relever de ses fonctions et à le remplacer par Duval de Leyrit, chef de la loge de Mahé. Il en reçut notification par lettre du Conseil Supérieur du 11 octobre 1746 et fut invité à rejoindre aussitôt Pondichéry.

Après son départ (fin janvier 1747). on acquit une nouvelle preuve de sa faiblesse. En 1742, alors qu’il était chef du comptoir de Cassimbazar pendant l’intérim de Burat à Chandernagor, Ladhoue avait emprunté au nom de la Compagnie une somme de 50.000 rs. à un banquier indigène du nom de Robram Katma, et avait employé cette somme dans une société particulière où Burat était intéressé. Celui-ci n’eut connaissance de l’emprunt que le jour où le remboursement en fut demandé ; il lui était