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l’égard des princes indiens la politique de ménagement et de pusillanimité qui avait été considérée jusqu’alors comme une loi intangible : « L’expérience de ces pays-ci, disait-il, nous a fait connaître qu’il serait souvent plus expédient d’en imposer non seulement aux Tanjoriens, mais à tous les Asiatiques en général : mais notre situation ne nous permet pas toujours d’user de ce violent remède[1]. »

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Paradis fut remplacé intérimairement par un conseiller du nom de Leriche. Celui-ci, comme son prédécesseur, commença par ne pas admettre le ton de supériorité avec lequel lui écrivaient les autorités de Tanjore, sous prétexte qu’il représentait une Compagnie de marchands : « nous sommes des marchands, répondit-il, mais qui savons nous défendre ».

L’arrestation dans les mêmes jours puis la mise à mort d’Anapachetty et de quelques autres notables servit dans une certaine mesure nos intérêts en faisant arriver au pouvoir un nommé Macossy, qu’on disait homme d’esprit et moins absolu que son prédécesseur ; les gens du roi ne s’en crurent pas moins autorisés, au moment de la récolte d’octobre, à couper les eaux pour mettre le nelly en péril. Il fallut que Leriche envoyât des soldats dans les aldées pour rompre les digues et il en fallut d’autres pour enlever la récolte.

La prise de Madras sur les Anglais, qui eut lieu le 21 septembre, donna un cours plus favorable aux négociations, le roi se montra plus disposé à un accommodement. Mais Dupleix lui fit répondre d’une façon évasive, persuadé que le meilleur moyen d’avoir une bonne paix

  1. A. P., t. 7. Lettre du 10 janvier 1749.