caractère des Tanjoriens, assurait que la meilleure façon de se comporter avec eux était de s’en faire craindre, sans cependant chercher à leur prendre des terres ; il suffirait, à son sens, lorsqu’on était mécontent de la Cour, de faire défense aux chefs des aldées, à cinq lieues à la ronde de notre établissement, de cultiver leurs terrains. Ce moyen était d’autant plus convenable qu’il n’occasionnait pas de dépenses et était cependant capable de faire entendre raison à la Cour de Tanjore, extrêmement intéressée[1].
Informée de ces dispositions, la Compagnie écrivit à Dupleix le 20 novembre 1747 :
« Si suivant le sentiment de M. Paradis, vous pensez qu’il faille en imposer aux Tanjoriens pour bien vivre avec cette Cour, vous êtes à portée de donner sur cela les ordres que vous croirez convenables. Mais nous ne saurions trop vous faire observer la nécessité dont il est d’obvier à tout ce qui peut perpétuer la guerre dont les suites sont toujours à redouter. »
Dupleix était loin d’être hostile à une entente :
« Quelque désavantageuses que fussent les propositions du roi, répondit-il à la Compagnie le 18 octobre précédent, elles convenaient cependant mieux aux intérêts de la Compagnie que la guerre dont le succès était toujours douteux et dispendieux[2]. »
Un an plus tard, il n’avait plus tout à fait les mêmes sentiments ; ses succès sur les Maures et sur les Anglais les avaient un peu modifiés. Dans sa réponse à la lettre de la Compagnie, il paraissait moins disposé à accepter à