Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/157

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

mais, dit un narrateur anonyme de ces événements[1], « je crois que ce n’était pas de bon cœur ».

La régente de Bargaret, informée de nos désirs de rétablir la paix, répondit favorablement à nos ouvertures et des négociations assez laborieuses s’ouvrirent presque aussitôt tant avec Bayanor qu’avec les Nambiars et avec les Anglais. La Bourdonnais, quoique victorieux, tint à ne pas quitter Mahé avant qu’elles n’eussent abouti à des résultats positifs. Ces résultats se traduisirent par trois traités ou conventions en date des 26 décembre 1741, 3 et 22 janvier 1742.

Par le premier signé avec les quatre Nambiars, ceux-ci confirmaient l’accord du 22 décembre 1739, s’engageaient à remettre à la Compagnie 14 palmeraies situées au bas du Grand Calay et obtenaient de la Bourdonnais la promesse qu’il s’entremettrait auprès de la Compagnie pour leur faire remise d’une somme de 180.000 fanons qu’ils étaient obligés de lui payer en vertu dudit accord.

Par le second, conclu avec les Anglais sous forme « d’arrangements pour le bien commun des Compagnies de France et d’Angleterre et pour la tranquillité de leurs établissements », les deux parties s’engageaient mutuellement à démolir et abandonner les forts qu’elles avaient établis dans la province d’Iruvelinad et notamment ceux d’Andalimalla, Chambara et Poytara. Pour assurer la sincérité et la liberté du commerce, le poivre ne pourrait être plus acheté qu’à Mahé et à Tellichéry.

Par le troisième enfin, conclu avec Bayanor, la propriété des deux forts de Mahé nous était confirmée, mais nous rendions les quatre ou cinq forts que nous avions pris pendant la guerre. Le poivre de Bargaret ne pourrait

  1. A. C. C2, p. 80.