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grand’chose de cette somme ; les armateurs des navires étaient morts ou insolvables.

Mais telle était la mobilité de ses principes que nous la voyons en 1744 s’intéresser pour 3.456 pagodes dans l’armement-d’un navire indien pour Manille, le Maure ou Mamet-Cha, qui fut d’ailleurs pris l’année suivante par les Anglais.

La déclaration de guerre suspendit naturellement tous les concours même éventuels de la Compagnie, comme elle porta aussi un coup sensible au commerce des particuliers dans l’Inde. Les négociants disposés jusque-là à former des sociétés pour les divers comptoirs prièrent le Conseil supérieur de prendre leurs fonds pour le compte de la Compagnie, moyennant un intérêt à leur servir. Pour engager leur avoir sur mer, ils n’avaient plus en effet d’autres moyens que les convois que la Compagnie pourrait former : car ils n’avaient pas d’équipages et ils ne pouvaient par conséquent armer en course et participer aux prises que les autres navires pouvaient faire et récupérer par là les pertes dont ils pourraient être eux-mêmes les victimes. Et comme le commerce extérieur était celui qui les enrichissait le plus, ils se voyaient à la veille d’être sinon ruinés, du moins fort appauvris, si la guerre se prolongeait.

Les affaires furent toutefois moins mauvaises qu’on ne pouvait le redouter. Il était relativement aisé à Pondichéry et à Chandernagor de connaître les mouvements

    quelques autres encore que possédait le Conseil, il pourrait suffire à toutes les opérations dont il était chargé, sans en acheter de nouveaux. Le Conseil supérieur répondit le 20 octobre de l’année suivante qu’il avait vendu le Marie-Joseph et le brigantin l’Indien, qu’il avait perdu le Cheval-Marin, l’Aventurier et la Diane, que pour remplacer ce dernier il avait acheté la Rose 3.000 rs., qu’enfin il avait dû condamner le St-Joseph qui servait de ponton à Chandernagor.