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des escadres ennemies ; même divisées, elles ne pouvaient toujours se trouver en même temps à Sumatra, à l’embouchure de l’Hougly, à la côte Coromandel et à celle de Malabar ; à la faveur de leur absence ou de leur dispersion, il nous fut parfois possible d’armer et de faire sortir quelques navires, qui entretinrent des relations avec nos comptoirs les plus éloignés. Toutefois le procédé le plus sûr consista à se servir de navires neutres, principalement portugais, en prenant soin de déguiser soigneusement sa nationalité. Aussi n’y eut-il jamais interruption complète du commerce pendant toute la durée de la guerre, mais un ralentissement plus ou moins considérable des affaires ou une suspension plus ou moins prolongée des opérations.


Achem. — Les relations avec Achem étaient assez régulières et le plus souvent effectuées avec des navires d’Europe, arrivés en juin ou juillet et qui repartaient en janvier ; le voyage d’Achem se faisait dans l’intervalle.

La Paix, le Duc d’Orléans, le Comte de Toulouse, le Duc d’Orléans (à nouveau), et le Lys se succédèrent ainsi de 1738 à 1742. Le bénéfice net de leurs opérations était assez appréciable : 5.105 pagodes par la Paix et 4.235 par le premier Duc d’Orléans. Le Comte de Toulouse rapporta le 30 décembre 1740, 180 chevaux, 20 sacs de salpêtre, 700 paquets de rotin et diverses marchandises. Quand nous ne les payons pas on argent, nous donnions en échange la pacotille courante de l’Europe, ou l’opium du Bengale.

Les comptes avec le roi du pays n’étaient pas toujours d’un règlement facile et nous étions souvent obligés de nous faire justice nous-mêmes. On saisissait alors quel-