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café. Les marchandises de retour étaient peu nombreuses et venaient surtout de Perse : c’étaient du cuivre, du blé, du vin de Chiraz, de l’eau-de-rose, des fruits secs, des perles, un peu d’ambre, mais surtout de l’argent. Les attaques incessantes des Arabes du désert, non moins que l’avidité des gouverneurs turcs, étaient un obstacle permanent à la sécurité des transactions.

Moins encore que celui de Bassora, l’établissement de Bender-Abbas n’avait donné les résultats espérés ; les gouverneurs persans étaient encore plus exigeants que les gouverneurs turcs et la Compagnie ne connaissait pas la mort de Bellegarde et Beaumont qu’elle avait déjà supprimé leur poste. En attendant que le comptoir fut officiellement abandonné — et il ne le fut qu’en 1743 — les affaires furent gérées par un simple employé du nom de Duplessis. L’abandon de Bender-Abbas ne signifiait pas qu’on renonçait au commerce ; seulement on le ferait suivant l’ancien usage. On essaierait de se débarrasser de la cargaison durant l’escale d’un navire, et si le temps manquait, un subrécargue resterait jusqu’à l’année suivante pour liquider les quantités invendues.


Chine. — Le commerce de Chine se faisait surtout de France par des navires allant à Canton avec quelques marchandises et environ 200.000 livres de matières d’argent. Ces matières étaient échangées contre de l’or et l’on gagnait à cette opération 30 à 40 % de bénéfice. Quand les Chinois s’en furent aperçus, — vers l’an 1735 — ils eurent soin, à l’arrivée des vaisseaux d’Europe, d’augmenter le prix de l’or, qui devint aussitôt plus rare et ne servit plus qu’à des transactions complémentaires quand les autres emplettes étaient terminées. Mais quand les navires étaient partis, l’or retrouvait son cours normal :