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merce et de l’acquittement des dettes, les meilleurs contribuables pour les droits de douane, et les victimes résignées des exactions qu’il plaisait aux autorités locales de nous imposer pour augmenter leurs recettes ?

Gagné sans doute par quelque cadeau, le mousselem ou gouverneur turc de Bassora ne s’opposa pas au départ de Gosse, qui s’embarqua le 15 juillet 1745, mais il nous fallut laisser un employé pour liquider les affaires en cours. Cet employé, nommé Dumont, resta encore deux ans à son poste de sacrifice et il acheva en effet d’y régler les comptes de la Compagnie, recouvrements de créances et ventes de marchandises. Bassora étant une ville d’observation politique non moins que de commerce, Dupleix n’était pas d’avis qu’on cessât d’y avoir un représentant permanent, fut-il ou non consul. Ses vues qu’il exposa à la Compagnie par lettre du 31 janvier 1747 ne furent pas contrariées ; on le laissa libre d’agir comme il l’entendrait, mais au cours de cette correspondance Dumont était rentré à Pondichéry[1].

On ne revint pas toutefois à l’état de choses qui régnait avant 1738, où les Carmes remplissaient les fonctions consulaires, sans rien entendre au commerce. Dumont, au moment de son départ, leur confia tous les papiers concernant les privilèges de la nation, mais ils devaient à leur tour les remettre aux premiers capitaines ou subrécargues français qui arriveraient à Bassora. Ce seraient eux qui, pendant la durée de leur séjour, seraient chargés des affaires de la Compagnie et des particuliers, l’opération se renouvelant chaque année avec de nouveaux venus.

Le commerce des draps et des toiles était le plus important qui se fit à Bassora, puis venait celui du fer et du

  1. Pour obtenir la permission de partir, il lui en avait coûté 18 tomans donnés au mousselem et à son second.