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nombre ; les actes du Conseil supérieur de Pondichéry et la correspondance avec les comptoirs, qui ne seraient pas les moins précieux de tous, sont presque entièrement perdus. C’est pourquoi, comme dans le précédent volume, nous avons légèrement débordé la biographie de Dupleix en traitant parfois de questions concernant l’Inde française en général, et ainsi nous avons continué de justifier le titre même de notre ouvrage. Mais si nous n’avons pu toujours indiquer très exactement l’action ou la réaction de l’homme sur les faits, le rôle personnel de Dupleix, éclairé par les confidences de son biographe indien, Ananda Rangapoullé, nous apparaît cependant assez net pour que nous n’ayons pas la moindre hésitation à apprécier son caractère et son œuvre. Et l’homme reste bien celui dont nous avons fait précédemment l’esquisse, vaniteux et susceptible, mais génie clair, esprit tenace et ne s’embarrassant pas de subtilités juridiques pour réaliser les moyens qu’il estimait les meilleurs pour les intérêts de la France, qu’il a toujours mis avant tous les autres.

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Les sources auxquelles nous avons puisé sont de deux sortes : volumes imprimés et documents inédits.

Parmi les premiers, il convient surtout de retenir :

1) Le Mémoire pour la défense de la Bourdonnais, rédigé par l’avocat de Gennes, et paru en 1750 ; il contient avec 231 pièces justificatives un exposé en 282 pages de tous les événements relatifs à la guerre, depuis la constitution de la première escadre de la Bourdonnais en 1741 jusqu’au retour de ce dernier en France en 1747. Il est très habilement rédigé et ses conclusions semblent parfois convaincantes ; il convient cependant de ne les adopter que sous bénéfice d’inventaire ;

2) Le Journal d’Ananda Rangapoullé (1736-1760), manuscrit en tamoul, traduit en partie en français par Julien Vinson en