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avec 26 vaisseaux marchands. Il ne manqua à l’appel que le Lys, l’Aimable, le Fulvy commandés par Bouvet, qui par une heureuse inspiration avait continué sa route avec 68.327 marcs.

Ainsi de l’escadre de St-Georges, il manquait déjà 9 navires de divers tonnages. Ses forces unies à celles de la Jonquière consistaient en 6 vaisseaux de guerre et 32 vaisseaux marchands ou corvettes ; ils mirent à la voile le 10 mai. Quatre jours après, le malheur qu’on redoutait se produisit ; notre flotte fut rencontrée à une vingtaine de kilomètres des caps Ortégal et Finistère par l’escadre anglaise de l’amiral Anson, forte de 16 vaisseaux de guerre. Le combat s’engagea aussitôt, mais la partie était inégale. On se battit néanmoins pendant cinq heures et St-Georges, à lui seul, tint tête avec l’Invincible pendant deux heures et demie à cinq vaisseaux anglais ; mais blessé d’un coup de mousquet, ayant eu 153 tués et 127 blessés et menacé de perdre son navire qui avait sept pieds d’eau dans la cale, il finit par se rendre. Aucun de nos vaisseaux ne fut coulé, mais tous nos navires de guerre furent pris et avec eux deux bâtiments de la Compagnie se rendant dans l’Inde, trois qu’on avait frétés et trois destinés au Canada. C’était pour la Compagnie une perte de 8 millions d’argent, y compris 40.000 marcs embarqués à bord de l’Invincible.

La prise de Madras, qu’on apprit le 5 juillet suivant, fut une consolation, mais il fallait autre chose pour réparer le désastre du 14 mai. Le roi et la Compagnie s’y employèrent également, et l’on ne saurait contester qu’ils firent les plus grands sacrifices.

Par une convention en date du 27 juin, et d’accord avec Wailsh et d’Héguerty, le roi leur retira l’Anglesey et l’Apollon, qu’il leur avait prêtés deux ans auparavant et les