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donna à la Compagnie elle-même[1], puis il mit à la disposition des directeurs trois de ses navires, le Magnanime, l’Alcide et l’Arc-en-Ciel, dont il confia le commandement au chevalier d’Albert.

La Compagnie résolut de son côté de faire partir onze navires avant la fin de l’année : le Content, qu’elle acheta au roi et arma en guerre, le Prince, l’Hercule, le Machault, le Jason, le Géraldus, le Rouillé, l’Auguste, le Duc de Chartres, le Lyon, et le Saint-Antoine.

Lorsqu’elle prit cette résolution, au début de juillet, la Compagnie ne gagnait rien à précipiter le départ de cette flotte ; car les vents n’étaient pas favorables à ce moment de l’année ; qui partait deux mois plus tard arrivait d’aussi bonne heure. On pouvait encore craindre qu’en raison des nuits fort courtes, il fut plus difficile d’échapper à la poursuite des navires anglais qui croiseraient dans le golfe ; il est vrai qu’en restant on courait un autre risque, c’était de voir déserter les équipages, qui avaient subi le recrutement de mauvaise grâce et qu’on était souvent obligé de garder comme des prisonniers jusqu’à leur départ.

En réalité on expédia les navires au fur et à mesure qu’ils furent prêts à prendre la mer. Le Prince, le Duc de Chartres, le Lyon, le Saint-Antoine et le Content partirent les 22 août et 23 octobre. À part le Duc de Chartres, qui fut pris le 29 août en sortant de Lorient, les quatre autres purent suivre leur destination. Ceux qui restaient ne partirent qu’en 1748 avec le chevalier d’Albert.

Retournons maintenant dans l’Inde sans nous y arrêter. Dupleix avait profité de la prise de Madras, pour essayer de restaurer le commerce et le 4 mai 1747 il avait passé avec nos marchands un contrat de 102.654 pagodes.

  1. A. C., c2 33, p. 191-197.