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au moment de la paix, dans le cas où quelque malheur serait arrivé à Pondichéry (A. C, C2 33, p. 292-294).

Cependant l’amiral Boscawen était parti d’Angleterre le 22 novembre avec 13 vaisseaux ; d’Albert devait l’attaquer où il le trouverait, mais si l’ennemi, ne cherchant pas le combat, divisait ses forces, nous pouvions l’imiter et tenter alors une diversion en Chine où il continuait de faire du commerce et ne nous attendait pas. Toutefois, à quelque parti qu’on s’arrêtât, il fallait se déterminer promptement.

D’autres instructions visaient la conduite à tenir avec les Hollandais, dont l’entrée en guerre paraissait imminente. Plus encore que les établissements anglais, le ministre estimait que leurs comptoirs ne valaient pas la peine d’un coup de main, mais sur mer et dans leurs ports, d’Albert devait agir avec eux comme ils nous auraient eux-mêmes précédemment traités.

D’Albert restait au surplus libre de former et d’exécuter d’autres projets ; on s’en rapportait à sa prudence, son zèle et sa capacité (A. C. C2 33, p. 227, 233, 235, 260, 263, 295-298, 303). Mais, si libre qu’il restât de ses mouvements, il devait se concerter avec Dupleix ou David, chaque fois que l’un ou l’autre le jugerait à propos.

Un mémoire spécial remis à d’Albert le 22 décembre concernait les prises et les traitements à appliquer aux équipages. Par crainte des désertions, on n’avait pas dit aux marins ou soldats où ils devaient aller. Comme la campagne pouvait être longue, il fut prescrit à d’Albert de les traiter le mieux possible pour prévenir tout dégoût de leur part. Dans le même but, le roi décida de leur payer un mois de solde en plus à leur arrivée à Pondichéry et deux mois au moment de leur