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L’opération était audacieuse ; Dupleix pouvait ne pas recevoir d’argent, mais les Indiens s’étaient contentés d’une garantie sur diverses marchandises qui restaient en nos magasins et dont la majeure partie provenait de Madras. L’affaire n’eut d’ailleurs aucune suite : car les marchands craignirent de ne pouvoir se défaire avantageusement de leur gage et demandèrent eux-mêmes l’annulation du contrat. Dupleix ne pouvait qu’y consentir

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1747-1748. — Le départ du chevalier d’Albert avait été fixé au mois de décembre. Deux des vaisseaux de la Compagnie, le Rouillé et l’Auguste, devant être armés en guerre, on estimait qu’avec l’Anglesey et l’Apollon d’Albert aurait à sa disposition sept navires de combat et qu’à son arrivée dans l’Inde, où il trouverait ceux des expéditions précédentes, il pourrait en avoir 16 et 718 canons, après avoir désarmé les uns pour mieux armer les autres.

Que ferait-il de cette flotte ? D’après un mémoire qui lui avait été remis en octobre et qui avait été complété en décembre, il devait d’abord veiller à la sûreté et à la conservation de nos comptoirs et ce n’est qu’après avoir détruit ou chassé les vaisseaux de guerre anglais, qu’il devait songer à une entreprise quelconque sur leurs établissements, dont aucun, sauf Goudelour et Bombay, ne méritait qu’on l’attaquât. Contre Bombay il pouvait s’entendre avec les Angrias. Si pourtant il s’emparait de quelque comptoir, l’intention du roi — et on ne saurait trop la souligner au passage — était que de concert avec Dupleix et en prenant les mesures nécessaires avec les puissances du pays, d’Albert en fît démolir les fortifications, puis le gardât, ne fût-ce que pour servir de monnaie d’échange