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au désastre du mois de mai 1747. Arrivés aux îles au mois d’octobre de la même année, ils y avaient été retenus par le gouverneur David et n’avaient pu partir pour l’Inde qu’au début de juin 1747. Ils y étaient attendus avec la plus grande impatience, autant pour les fonds dont ils pouvaient être chargés que dans l’espoir de porter un nouveau coup à la puissance navale des Anglais. Par crainte de se trouver en état d’infériorité avec l’escadre de Griffin, qui tenait fortement la mer, Bouvet atterrit à Madras au lieu de Pondichéry, le 28 juin 1748, mais après y avoir débarqué 64.000 marcs d’argent et 400 hommes — dont 275 soldats, 40 matelots et volontaires et 45 cafres, — il reprit la mer la nuit suivante pour revenir à l’Île de France, où il arriva le 25 juillet.

En même temps que l’armement du chevalier d’Albert, le roi, sur la prière de la Compagnie, en préparait un autre dans un tel secret que d’Albert lui-même l’ignorait et ne devait en être informé qu’à son arrivée à l’Île de France. Cet armement se composait de trois vaisseaux : le Conquérant, l’Oriflamme et le Content, deuxième du nom ; on y joignit la frégate le Bristol, achetée et armée en guerre à Lorient avec trois mois de vivres ; le commandement en était donné à Triblet. Le Bristol se rendit d’abord à Cadix, où il devait prendre 18 mois de vivres et 20.000 marcs de piastres et attendre les trois vaisseaux de Toulon. Ceux-ci partis le 26 février n’arrivèrent que dans les premiers jours d’avril ; ils furent alors retenus par les maladies, mais à ce moment un armistice, préliminaire de la paix, fut signé avec l’Angleterre et les Pays-Bas (30 avril) ; les trois vaisseaux du roi reçurent l’ordre de l’entrer à Toulon ; seul le Bristol continua sa route.

Quant à l’Hercule, le Machault, le Jason, le Géraldus, le