Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/243

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damnée à l’expectative, sinon se fatiguer et s’affaiblir en des manœuvres sans objet et devenir finalement une charge et un danger ? N’était-il pas encore à craindre que cet armement n’éveillât les soupçons de l’ennemi et le déterminât à prendre des mesures identiques, à un moment plus opportun ?

Quoi qu’il en soit, la flotte française partit de Lorient le 5 avril 1741 avec environ 1.200 marins et 500 soldats ; mais on ne sait pour quel motif, le ministre changea au dernier moment la destination des deux vaisseaux du roi, en sorte que l’escadre fut réduite aux cinq vaisseaux de la Compagnie (Mémoire, p. 23 et 27).

Ces vaisseaux étaient le Fleury de 56 canons, le Brillant et l’Aimable de 50 canons chacun, la Renommée de 28 et la Parfaite de 16.

À son arrivée aux îles, le 14 août suivant, La Bourdonnais apprit que les Marates menaçaient Pondichéry et qu’on lui demandait assistance. Sans perdre de temps, il partit huit jours après pour l’Inde où il arriva le 27 septembre. On a vu plus haut comment le gouverneur Dumas avait déjà obtenu la retraite des Marates ; par contre la guerre battait son plein à Mahé. C’était là que dix-sept ans auparavant La Bourdonnais avait fait ses premières armes avec M. de Pardaillan ; il consentit volontiers à disposer de son escadre pour terminer les hostilités ; et le 22 octobre il mit à la voile pour la côte Malabar[1]. Par d’énergiques mesures militaires, il acheva en six semaines des opérations qui duraient depuis plus de dix-huit mois. Après avoir présidé lui-même à la paix que Bayanor signa le 22 janvier, il revint directement aux îles.

  1. Il avait trois vaisseaux : Le Fleury, le Brillant et l’Aimable et près de 1.400 hommes. Dumas mit en outre à sa disposition le Condé, vaisseau de la Compagnie et 200 soldats de la garnison de Pondichéry.