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objet est la destruction ou la dispersion de l’escadre. On ne pourra rien statuer qu’après cette première affaire… c’est à quoi vous devez vous appliquer à présent. Je vous promets que le reste suivra de près et que vous trouverez chez moi tous les secours que vous devez attendre d’une personne aussi reconnaissante que je le suis des offres avantageuses que vous voulez bien me faire, que j’accepterais volontiers si en même temps il m’était libre de partager les risques. Mais vous savez, Monsieur, que retenu dans cette ville, je ne puis courir les mêmes hasards que vous ; ainsi la gloire que vous acquérerez vous sera entièrement due, j’y contribuerai de toutes mes forces, soit par mes lumières, soit par les secours que je pourrai fournir. L’honneur du succès sera entièrement pour vous ; vous le mériterez ; je m’estimerai heureux d’y avoir contribué par des causes qui ne tireront d’éclat que de votre conduite et de l’heureuse réussite pour laquelle je ferai des vœux bien ardents. »

La Bourdonnais ne descendit point à Mahé et continua son voyage. À Ceylan il apprit que l’escadre ennemie l’attendait à la côte Coromandel. La perspective d’un combat, loin d’alarmer son équipage, le remplit au contraire d’une grande ardeur et c’est avec une tranquille confiance qu’il se prépara au combat. Enfin, le 6 juillet, il rencontra les Anglais.

Leur escadre composée de six vaisseaux avait sur nous la supériorité de l’artillerie, mais non celle des combattants ; dans ces conditions, l’issue de la lutte dépendait en partie du vent ; or, il favorisait les Anglais. C’est à toutes voiles qu’ils vinrent sur nous, mais en se rapprochant ils modérèrent leur allure. Le combat s’engagea à quatre heures et demie ; il ne donna point ce qu’on pouvait attendre de part et d’autre. D’abord trois de nos vaisseaux furent désemparés et l’Achille essuya pendant un quart d’heure toute l’attaque de l’ennemi. Le feu prit ensuite à quelques-uns de nos navires et sur