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et amasser de nouveaux approvisionnements. Enfin le dimanche 22 mai, il put mettre à la voile et le 21 juin il était en vue de Mahé où il avait prié Dupleix de lui faire parvenir des nouvelles et ses recommandations.

Il y trouva en effet une longue lettre datée du 23 avril, dans laquelle Dupleix l’avertissait de la présence de cinq navires anglais à la côte Coromandel, l’Harwick, de 50 canons, ayant remplacé le Depfort renvoyé en Angleterre, le Midway, le Preston, le Winchester et le Lively, sans compter le Favori, sur lequel on avait mis 40 canons. Il ne pouvait fixer les effectifs, — peut-être 1.200 hommes — mais d’après des bruits assez sûrs, ils étaient composés d’hommes affaiblis par les maladies ou les blessures, et un grand nombre étaient des déserteurs. Ils seraient, à son avis, de mauvais combattants, et en allant bravement à l’abordage, la Bourdonnais devait se considérer comme presque certain du succès. Malgré des pertes cruelles et répétées, l’espérance n’avait jamais abandonné Dupleix : il avait eu la satisfaction de mettre Pondichéry à l’abri de toute attaque, de fournir à toutes les dépenses nécessitées par les divers projets de la Bourdonnais, d’augmenter considérablement la garnison du chef-lieu et de soutenir enfin tous les comptoirs de l’Inde. Maintenant il attendait l’escadre des Îles avec la plus grande confiance, et, soit qu’elle arrivât après avoir livré bataille aux Anglais, soit qu’elle ne les eut pas rencontrés, il était de toute nécessité qu’elle vint à Pondichéry. Là on examinerait la grande affaire, celle de Madras. Dupleix continuait de croire fermement à sa réussite.

« Je puis joindre, disait-il, au nombre que vous êtes en état de fournir, 7 à 800 hommes tant blancs que noirs. Au moyen de ce nombre, il n’y aura nul doute pour l’entreprise, quand même vous auriez moitié moins de monde, mais le principal