Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/288

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

il pouvait arriver que celle-ci, battue ou désemparée, allât se retirer dans une rade hollandaise. D’après les traités, elle devait s’y trouver en sûreté comme en pays neutre, mais la prise injustifiée du Pondichéry sous canon danois et la conduite même des Hollandais qui donnaient refuge à nos ennemis et leur achetaient leurs prises, semblaient autoriser la Bourdonnais à user de représailles. Toutefois en opérant de la sorte il pouvait se tromper ; c’est pourquoi il pria Dupleix d’assembler son conseil pour lui tracer une ligne de conduite « par une délibération des plus authentiques ».

Paradis, invité à formuler son opinion, exposa qu’on lui avait rapporté que non seulement le gouverneur hollandais de Negapatam avait fourni des vivres de toute sorte à l’escadre anglaise, mais encore que les membres de son Conseil avaient envoyé des députations à bord les vaisseaux anglais et qu’il s’était tenu chez le gouverneur lui-même des conseils auxquels assistaient des officiers anglais. Actuellement encore des boutres hollandais faisaient la navette entre Negapatam et Ceylan, où la flotte ennemie était réfugiée, et lui portaient des ancres, câbles, pompes et autres agrès ou apparaux.

Dupleix ajouta que les Hollandais de Batavia avaient prêté aux Anglais une île pour servir de prison à nos équipages de Chine et qu’ils avaient acheté avec leur cargaison nos trois navires capturés dans les détroits.

    en fallait pour 2.600 hommes du 1er octobre au mois de mars et pour 2.000 seulement pendant les 5 mois prévus ensuite pour la traversée des Îles en France. Dans le premier cas il demandait 579.150 livres de biscuits, 772.000 livres de riz. 257.400 l. de viande salée, 48.262 pots d’araque, 163.800 l. de légumes, 13.500 l. de mantègues et 15.600 l. de sel. Dans le second cas, les quantités étaient réduites à 371.250 l. de biscuits, 495.000 l. de riz, 99.000 l. de viande salée, 30.537 pots d’araques, 105.000 l. de légumes, 8.500 l. de mantègues et 10.000 l. de sel. (A. C. C2 81, p. 21-22 et 61).