Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/313

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À la tombée du jour, la Bourdonnais reçut la visite de M. Barneval, gendre de Madame Dupleix. Il venait lui demander pour les femmes la permission de quitter la ville, La Bourdonnais n’y voulut consentir que pour Madame Barneval elle-même et pour Madame Morse ; mais celles-ci, par un légitime esprit de solidarité, n’usèrent point de cette permission, et préférèrent affronter avec leurs compagnes les dangers du siège.

Les deux jours qui suivirent furent employés à préparer l’attaque. Le 16, la Bourdonnais transféra son camp à 800 toises à l’est de la ville et le 17 il prit possession du jardin de la Compagnie qui n’était qu’à 400 toises de la Ville blanche et 200 seulement de la Ville noire et y installa 10 canons.

Le feu commença le 18 et dura le 19, presque sans interruption. L’escadre y participa. Par la précision des coups, il en résulta une démoralisation presque complète des troupes anglaises ; les soldats, pour la plupart ivres, se mutinèrent au point que les officiers jugèrent imprudent de les employer dans une sortie. Les domestiques disparurent, laissant leurs maîtres dans l’embarras ; quant aux soldats noirs, ils avaient dès le premier jour sauté par-dessus les murailles.

La position de la place devint rapidement intenable et dans la journée du 18, un topas nommé Francisco Pereira, ancien médecin du nabab d’Arcate et mêlé dans

    par ses lenteurs et de laisser piller les villas des Européens ou des Indiens pour en retirer des objets de valeur qu’il faisait envoyer à St-Thomé par son frère Mahé de la Villebague.

    Les récits anglais sont encore plus sobres ; citons celui de M. Cole et le journal de G. Hallyburton, reproduits en partie dans les Vestiges du vieux Madras de Davidson Love, t. 2, p. 357-362.

    Le Mémoire même de la Bourdonnais, qui fut rédigé par son avocat de Gennes, ne consacre aux opérations du siège que deux ou trois pages.