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notre côté. Pendant les cinq à six jours que dura le siège (15 au soir jusqu’au 21 au matin), la Bourdonnais et ses officiers ne cessèrent de témoigner la plus grande vigilance. Ils furent constamment en éveil. Nous tenions Madras entre nos troupes de terre et celles de mer ; leur feu convergent était calculé pour hâter la chute de la ville.

Après son départ de Pondichéry dans la nuit du 12 au 13 septembre, l’escadre s’était trouvée le 14 de grand matin en vue de Coblon, à cinq lieues au sud de Madras. Suivant un programme arrêté d’avance, Paradis y descendit avec une partie des troupes, pour continuer par terre. Le lendemain à sept heures, il était à une lieue de St-Thomé. Grâce à une lettre de Dupleix à l’amaldar de cette place, il put passer sans résistance et à une heure de l’après-midi, il était à 1.500 toises de l’extrémité sud de Madras. C’était le lieu fixé pour le débarquement. La Bourdonnais, qui avait longé la côte à faible allure, descendit le premier, bientôt suivi de 1.000 hommes d’infanterie, 340 cipayes, 100 pions et une compagnie de dragons commandée par son beau-frère, Combault d’Auteuil. Il fit son premier campement à 300 toises de là, près de la grande pagode de Triplicane. Pendant tout ce temps les Anglais n’avaient pas paru[1].

  1. Nous avons d’assez nombreux récits du siège de Madras ; tous concordent à quelques détails près. Paradis, second de l’expédition, nous a laissé le plus complet de tous, et c’est naturellement son rôle personnel qu’il expose de préférence. Aucune trace d’antagonisme avec la Bourdonnais, qui l’associa à tous les détails de l’entreprise ; cependant Paradis fait quelques réserves sur le mystère dans lequel la capitulation aurait été signée.

    Le Journal du voyage fait aux Indes de M. Rostaing ne consacre qu’une dizaine de pages au siège de Madras ; encore ces pages sont-elles très courtes.

    Les lettres de d’Espréménll à Dupleix, écrites au jour le jour pendant le siège, sont peu bienveillantes pour la Bourdonnais, qui est formellement accusé de compromettre les opérations du siège