Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/321

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Avant de quitter le camp, les députés demandèrent à la Bourdonnais sa parole d’honneur de tenir la promesse de rançon.

— Oui, leur répondit-il, je vous renouvelle la promesse que je vous ai faite hier de vous rendre votre ville, moyennant une rançon dont on conviendra à l’amiable et d’être raisonnable sur les conditions.

— Vous nous en donnez votre parole d’honneur, répondirent les députés.

— Oui, dit-il, je vous la donne et vous pouvez compter qu’elle est inviolable.

— Eh bien, répliquèrent les deux Anglais, voici la capitulation signée de M. le Gouverneur. Vous êtes le maître d’entrer dans la ville quand il vous plaira.

— Tout à l’heure, reprit la Bourdonnais.

Il fit alors assembler les troupes et battre un banc pour leur défendre sous peine de mort de rien piller dans la place. Puis il en prit possession à l’heure fixée. Au même moment, le pavillon anglais fut amené et remplacé par celui de France. Et ainsi Madras devint possession française jusqu’au 1er septembre 1749.

La prise de Madras fut connue le lendemain à Pondichéry à trois heures de l’après-midi par une lettre de Paradis. Dupleix fit aussitôt hisser le drapeau blanc sur la citadelle et tirer 21 coups de canon en l’honneur de la victoire. Il réunit ensuite les conseillers pour leur communiquer la nouvelle et se rendit avec eux à l’église pour célébrer un service d’action de grâces, à la fin duquel il leva son chapeau et cria : « Vive le Roi ». Les Européens en firent autant et tout le fort retentit de joyeuses acclamations. On se rendit ensuite au gouvernement où l’on but aux succès de la Bourdonnais. Les marchands indiens y vinrent également et félicitèrent vive-