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ment Dupleix, qui, dans sa joie, fit distribuer 5.000 livres de sucre au peuple et prononça la mise en liberté des débiteurs et généralement de toute personne se trouvant en prison. Le soir la ville fut illuminée.

Le lendemain fut encore un jour de fête. Dupleix passa une revue des troupes, et à la nuit les illuminations recommencèrent.

La Bourdonnais ne fut point oublié. Dès la réception de la lettre de Paradis, le Conseil lui adressa ses félicitations et le lendemain Dupleix lui exprima la sincère joie qu’il éprouvait, en même temps qu’il le remerciait au nom de la nation des peines, des soins, des travaux et des fatigues qu’il s’était donnés pour la réussite d’une conquête qui le comblait de gloire et indemnisait la Compagnie de ses pertes. On voudrait pouvoir ajouter que ces lettres sont empreintes de cordialité ; mais on n’y sent aucune émotion. Évidemment le Conseil et Dupleix, tout en appréciant la grandeur de l’événement, auraient préféré ne pas le devoir à la Bourdonnais.

Avant de reprendre la suite de ce récit, il nous paraît utile de poser et de discuter certaines idées qui pourraient aussi bien en être la conclusion, comme la question de savoir si les ordres du ministre à la Bourdonnais le dispensaient effectivement de conformer sa politique à celle de Dupleix après la prise de Madras, — s’il avait le droit de signer un traité de rançon sans s’être entendu au préalable avec le gouverneur de Pondichéry, — si enfin ce traité était raisonnable ou conforme à nos intérêts ou s’il ne constituait pas au contraire un acte de quasi-trahison. La discussion sinon l’éclaircissement de ces points sera