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Tanjore étant mort fut remplacé par son neveu Sahaji. Pour soutenir la lutte contre un compétiteur, le nouveau roi, fort dépourvu d’argent, offrit à Dumas de nous céder Karikal et cinq aldées pour 50.000 chacras[1] et lui demanda en outre un prêt sans intérêt de 100.000 chacras, remboursable en trois ans et garanti par un nantissement de plusieurs autres aldées. Dumas trouva l’occasion favorable pour donner un nouvel aliment à notre commerce et accepta la cession par convention du 10 juillet 1738. Mais Sahaji s’étant sur ces entrefaites débarrassé de son concurrent, se soucia moins de tenir les engagements qu’il venait de prendre et s’opposa au débarquement d’une flotte française venue dès le mois d’août pour prendre possession de Karikal. Il était ouvertement soutenu par Mossel, commandant hollandais de Négapatam, fort justement inquiet de notre futur voisinage. Nous fûmes tirés d’embarras par Chanda Sahib, souverain de Trichinopoly, qui nous avait certaines obligations. Il s’offrit à s’emparer de la ville et à nous la remettre ensuite.

L’opération conduite par son général Nawas Khan fut des plus aisées et sans tenir compte des protestations menaçantes des Hollandais, le conseiller Golard vint à Karikal où il s’installa le 14 février 1739. Sahaji, assez insouciant de nature, s’inclina devant le fait accompli par acte du 25 avril suivant.

Ce prince fut détrôné peu de jours après et remplacé par un de ses cousins nommé Prapatsing, qui eut exceptionnellement un long règne. L’un des premiers actes du nouveau roi fut de conclure la paix avec Chanda Sahib et de ratifier les engagements pris avec nous par

  1. 100 chacras valaient 43 pagodes.