Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/348

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trouvait rien à rapporter, et il ne fut maintenu que sous la condition de prendre d’abord le mot d’ordre auprès de d’Espréménil, resté le confident de Dupleix[1].

Paradis avait abandonné ses troupes le 23 (ou le 24) plutôt que de les voir passer sous le commandement de Sicre de Fonbrune, dont les titres étaient pourtant plus réguliers que les siens et il était venu se retirer à Pondichéry.

D’Espréménil avait refusé tout service le 26 en donnant pour raison que la Bourdonnais ne voulait point le reconnaître comme second, ni lui faire rendre les honneurs militaires attachés à cette qualité. Si cependant il resta à Madras, où il n’y avait plus place, disait-il, pour un honnête homme, ce fut moins de son plein gré que dans le dessein d’obéir à Dupleix qui le destinait à faire partie d’un conseil provincial, avec Dulaurens et Barthélemy.

Enfin le conseiller Bonneau, bien qu’il provint des îles, imita leur exemple le 26 et donna sa démission du commissariat qu’il exerçait, « n’étant plus possible, croyait-il, de pouvoir continuer aucune fonction au moyen de la cessation de celles de M. d’Espréménil et du défaut d’intelligence de la part de mon dit sieur de la Bourdonnais avec Messieurs les Députés du Conseil Supérieur de Pondichéry, qui n’étaient venus ici que pour travailler de concert avec lui au bien commun de la Compagnie[2] ». Mis aux arrêts pour ce coup de tête et informé que sa punition durerait sans doute jusqu’à son retour à l’Île de France, il jugea plus prudent de se sauver et s’évada

  1. Tirouvengadm était frère d’Ananda, qui nous le dépeint comme un homme modeste et peu soucieux de jouer un rôle dans les grandes affaires.
  2. Pour le rôle du conseiller Bonneau du 21 septembre au 4 octobre, voir A. C. C2 81, p. 103-110.