Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/350

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longuement des avantages du traité de rançon, puis, venant aux tracasseries dont il était l’objet à Pondichéry, il se déclara résolu à ne plus mettre les pieds en cette ville ni même à entreprendre l’expédition qu’il avait eu le dessein de diriger contre Goudelour. À la suite d’un échange de vues, il parut toutefois ébranlé dans ses résolutions et après être resté quelque temps silencieux pour réfléchir, il dit enfin qu’il ne savait encore à quoi il se déterminerait.

Les députés ne furent donc pas agressifs ce jour-là, du moins ils ne s’en prirent pas à la Bourdonnais lui-même, mais ils travaillèrent sourdement à entraîner dans leur parti les capitaines des vaisseaux pour les déterminer à n’obéir qu’aux ordres de Dupleix. Averti par plusieurs de ses officiers de cette tentative de subornation, La Bourdonnais s’en plaignit au Conseil supérieur, sans exprimer son mécontentement si ce n’est par ces mots : « Y pensez-vous ? Messieurs, sont-ce là des procédés permis ? »

Permis ou non permis, les députés les continuèrent plus ouvertement le lendemain matin 28, en envoyant officiellement aux sept capitaines des vaisseaux en rade, à Bonneau, à Sicre de Fonbrune et à Desforges-Boucher, la commission de Dupleix comme commandant de tous les forts et établissements français dans l’Inde, en les invitant à faire ce que leur prudence et leur zèle pour le service de la Compagnie leur inspireraient en pareil cas. La première idée de la Bourdonnais fut de faire arrêter ces rebelles ; il préféra causer. Il les vit trois fois dans la journée, sans qu’aucun entretien eût été orageux. C’étaient toujours les mêmes arguments qui revenaient. Les députés lui ayant représenté que, faute de s’entendre, ils considéreraient leur mission comme terminée et