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retourneraient le soir même à Pondichéry, la Bourdonnais qui avait besoin de leur concours pour faire le partage des marchandises ou objets qui n’auraient pas été emportés, les somma de rester jusqu’à de nouveaux ordres de Dupleix.

La crainte d’être taxés de trop de précipitation les engagea à céder à cette sommation ; ils restèrent, mais ce n’est pas la paix qu’allait préparer cette déférence apparente.

Depuis le 21, les deux rivaux n’avaient cessé de discuter soit leurs pouvoirs soit les avantages ou les inconvénients du traité de rançon et bien que chaque jour les possibilités d’une entente se fissent plus rares, cependant rien n’était encore rompu les 27 et 28 ; Dupleix et la Bourdonnais s’étaient écrit mutuellement, au nom de leur gloire ou de leur amitié, des lettres qui permettaient encore un accommodement. Mais il en était de ces lettres comme des déclarations pacifiques que les nations échangent la veille d’en venir aux mains ; plus les démonstrations sont amicales et plus la rupture est prochaine.

§ 2. — La Rupture.

Cette rupture se fit le 29 et elle fut complète le 30 tant à Madras qu’à Pondichéry.

À Madras, les députés furent convoqués dès le matin du 29 par la Bourdonnais pour assister avec lui à la vérification de la caisse ; ils refusèrent. Friell, appelé peu de temps après pour examiner certains livres, déclara qu’il n’en visiterait pas d’autres que ceux que les conseillers de Pondichéry lui ordonneraient de voir.

Ce double refus précisait la situation ; des deux forces en antagonisme, l’une devait disparaître : ce furent les dépu-