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à voile, ils étaient un danger permanent pour la navigation. Les correspondances du xviiie siècle sont pleines de récits de naufrages en vue de la côte de Ganjam ou à l’embouchure de l’Ougly. Les plus fortes tempêtes descendent rarement jusqu’au sud ; mais il y a des exceptions. Les 2, 23 et 27 novembre 1745, trois coups de vent d’inégale violence avaient passé sur Pondichéry ; celui du 2 produisit tous les malheurs. La rivière Oupar déborda, emportant les maisons construites sur ses bords, les eaux entrèrent dans la ville où plus de 2.000 cases furent jetées à terre, un grand nombre de gens furent noyés.

Le cyclone du 13 octobre 1746, qui le suivit d’assez près, ne fut pas un des plus graves dont l’histoire ait gardé le souvenir ; ceux de 1842 et de 1916 furent plus meurtriers ; mais ses conséquences politiques lui ont donné plus d’importance.

Le matin et l’après-midi, le temps avait été beau, le vent cependant un peu fort. Comme c’était la nouvelle lune et qu’en cette saison les bateaux ne pouvaient rester à la côte sans y courir les plus grands dangers, la Bourdonnais, par une sorte de pressentiment de ce qui allait arriver, donna le jour même à son escadre l’ordre de se tenir en état d’appareiller et, si un coup de vent venait à se déclarer, de prendre le large et de s’y maintenir jusqu’à ce que la tempête fut passée.

L’orage n’attendit pas, il éclata dans la nuit avec une grande violence. Sept vaisseaux et un grand nombre de chelingues étaient en rade ; tout fut dispersé ou rompu. Le Duc d’Orléans et la Marie Gertrude sombrèrent avec presque tous leurs équipages ; le Phœnix, jeté au large, regagna directement l’Île de France.

Les quatre autres, l’Achille, le Neptune, le Bourbon et la Princesse Marie revinrent le 15 et le 16 presque entière-