Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/387

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différente, et par les égards dont il était payé de retour, la Bourdonnais pouvait difficilement inspirer confiance à nos compatriotes ; était-ce une raison suffisante pour l’accuser de corruption ou même de trahison, comme on le faisait couramment ?

Dans des observations sur le traité de rançon que Dupleix adressa peu de temps après en France, il reprocha à la Bourdonnais :

Sur l’article 2, d’avoir voulu laisser à l’ennemi la moitié de son matériel de guerre ; ce partage était inouï et La Bourdonnais en l’acceptant se posait moins en général victorieux qu’en médiateur entre l’ennemi et la nation française ;

Sur les articles 3, 4 et 5, d’avoir fait une folie en se rapportant à la parole des Anglais pour le partage des effets et marchandises, quand nous aurions évacué la ville. Pourquoi seraient-ils alors de meilleure foi que pendant l’occupation elle-même où le pur hasard avait fait découvrir des magasins de vivres et de marchandises qu’ils devaient cependant déclarer ?

Sur l’article 6, d’avoir témoigné d’un aveuglement surprenant, en pensant que l’escadre anglaise, absolument indépendante des comptoirs, aurait égard aux passeports qui pourraient être délivrés aux vaisseaux français chargés d’emporter de Madras les derniers effets attribués par la capitulation ;

Sur l’article 8, d’avoir fait preuve de la plus étrange générosité ou complaisance en réduisant lui-même de moitié la rançon qu’il pouvait exiger de l’ennemi, et en croyant ensuite que cette rançon pourrait être acquittée en Europe et même dans l’Inde. Les rançons de place se paient comptant et non autrement, surtout dans ces pays éloignés ;