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répondu le 24 septembre que la ville de Madras appartenant en toute souveraineté aux Anglais, il était en droit de venir les attaquer chez eux, pour tirer vengeance des insultes qu’ils nous avaient faites, qu’en ce qui concernait son rembarquement il ne recevait d’ordre que de son roi et que si cette attitude lui attirait la visite des Maures, il aurait soin de les recevoir, sans oublier qu’il était français (Mémoire, p. 85).

Anaverdi fit sur ces entrefaites une maladie qui le tint pendant quelques jours éloigné des affaires. Quand sa santé fut rétablie, son attention se porta à nouveau vers la côte et dans le temps où la Bourdonnais mit à la voile, il envoya à Saint-Thomé un détachement de cavalerie et une centaine de pions, comme pour se mettre en possession de Madras. Il était en réalité appelé par les Anglais, qui avaient trouvé ce moyen de traverser nos projets, sans rompre la capitulation. On ne tarda pas d’ailleurs à être fixé sur ses intentions.

Le 24, Panon, qui arrivait de Pondichéry avec une commission du Conseil supérieur, tomba au milieu de cette troupe ; on le laissa passer, mais le chef lui dit d’avertir sa nation que désormais tous ceux qui se présenteraient seraient arrêtés[1].

C’était l’état de guerre qui commençait. Le 25, l’ennemi reçut un renfort de 14 à 1500 cavaliers, précédant une force plus considérable conduite par Mafouz khan. Ce prince envoya aussitôt un de ses neveux demander à d’Espréménil de rendre Madras aux Anglais. Une telle mission ne pouvait aboutir ; le messager fut assez mal accueilli et invité à s’adresser à Dupleix lui-même, mais on ne lui dissimula pas que si l’on nous attaquait nous

  1. A. P. t. 16. Lettre de d’Espréménil à Dupleix du 24 octobre.