Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/424

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chose que vous auriez pu faire, de quelque nature qu’elles puissent être…

« En outre, j’ai appris que les soubedars du Carnatic s’étant joints ensemble et ayant rassemblé leurs troupes ou armées avaient eu l’audace de vous déclarer la guerre, mais qu’une poignée de vos courageux français, braves comme des lions, leur ont livré bataille dans les environs de Meliapour (St-Thomé), les ont battus, leur ont pris leurs drapeaux, beaucoup de leurs chevaux et instruments de guerre et les ont fait fuir jusqu’à Conjivaram : l’épouvante s’étant mise dans leur armée ainsi qu’elle se met dans un troupeau de moutons lorsque quelque loup entre dans la bergerie. Je vous assure que cette nouvelle m’a fait un plaisir des plus grands que j’ai ressenti de mes jours. Je ne puis assez vous marquer la joie que cela m’a causée : je vous en fais mille et mille fois mon compliment.

« Le soleil éclaire le monde depuis son lever jusqu’à son coucher, et une fois sa clarté passée, on y pense et on n’en parle plus : il en est de même de la lumière que répand dans le monde votre bravoure et le renom que, vous vous êtes acquis par tant de beaux faits. On ne cesse jamais d’en parler ; nuit et jour ils sont présents à l’esprit.

« Le bruit de vos victoires est tellement répandu sur ces côtes-ci et ailleurs que tous vos ennemis, de quelque nation qu’ils puissent être, en sont consternés ; c’est de quoi vous pouvez être assuré. Tout l’Indoustan retentit de ce bruit. Notre roi, Savouraja, ayant appris toutes ces nouvelles, vous a donné des louanges inexprimables et ne parle qu’avec admiration de votre nation… C’est pourquoi je vous demande votre amitié… Si vous voulez vous joindre à nous… nous ferons des choses dont en ne pourra s’empêcher de parler éternellement[1]… »

Chanda Sahib, le souverain déchu du Carnatic et de Trichinopoly, actuellement prisonnier des Marates à Sattara, leur capitale, ne fut pas moins empressé à

  1. Nazelle, p. 269-271.