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développement de ses conséquences, prépara la chute de l’Inde et à certains égards elle illustre la bataille de Plassey, qui la consacra. Si c’est un honneur d’avoir asservi un pays, nous l’attribuerons donc à Dupleix, qui sut trouver au moment voulu les moyens nécessaires pour en ébranler la puissance ; son génie et les nécessités de sa politique financière allaient faire le reste. Somme toute, avec le 4 novembre 1746, c’est un nouveau livre de l’histoire de l’Inde qui commence, livre peu glorieux pour elle et pas toujours honorable pour les Européens ; il n’est pas encore terminé.

2. — L’annulation de la capitulation.

En quittant Madras, la Bourdonnais laissait à terre 22 officiers et 540 hommes de troupe dont 369 des îles et 171 de Pondichéry, placés tous sous les ordres du major général Bury. L’administration civile était composée d’un conseil dont d’Espréménil était président et dont faisaient partie les conseillers Barthélemy, Bruyère, Gosse, Desjardins et de la Villebague, ces deux derniers désignés par la Bourdonnais. En face d’eux le conseil anglais investi des pouvoirs qui lui étaient reconnus par l’article 3 des articles ajoutés par la Bourdonnais et dont le premier seul avait été expressément adopté le 13 octobre par Dupleix[1].

D’Espréménil ne prévoyait pas que sa tâche dut être aisée. Il ne fallait guère compter sur les soldats des îles, encore moins sur leurs officiers ; les nainars, dobaches et

  1. Cet article était ainsi conçu : « Quoique la place soit gardée par les troupes françaises ni leur pavillon arboré. M. Morse, gouverneur anglais, et tous les employés et habitants pourront faire leur commerce, tant par terre que par mer et la police anglaise sera exercée sur les Anglais natifs et les habitants, comme elle avait coutume de l’être ci-devant, sans préjudice à celle des Français. »