Page:Martineau - Dupleix et l’Inde française, tome 2.djvu/430

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demandé la protection du nabab ? ne dites-vous pas l’avoir prié d’interposer son autorité ? ne dites-vous pas en dernier lieu l’avoir prié de suspendre l’envoi de ses troupes pour votre compte ou à votre secours ? Ne sait-on pas bien que sur les derniers jours que M. de la Bourdonnais devait vous remettre la place, vous aviez déjà, dans une aldée à côté, des troupes du pays prêtes à joindre votre garnison pour conserver la ville contre les prétendus desseins de M. Dupleix ?

« Pouvez-vous nier que votre nainard n’ait été avec vos gens continuellement tous ces jours passés aux environs de cette place et qu’il ne nous ait causé lui seul cent fois plus de mal que les Maures, en nous coupant l’eau et les vivres et en empêchant les coulis et autres gens du pays de venir nous rendre les services les plus indispensables à la vie ? N’est-ce pas là une influence marquée sur le gouvernement du pays ? Quelle plus forte preuve en peut-on désirer ? Avions-nous donc tort de vous prier de l’employer à faire retirer les Maures ? Convenez-vous, Messieurs, que nous ne citons rien légèrement, et que ces manœuvres ne peuvent pas être si secrètes que nous n’en ayons des indices certains ? Nous avons des amis parmi les Maures tout comme vous ; nous sommes assez instruits de ce qui se passe et nous ne doutons plus qu’il n’y ait des Anglais prisonniers de cette ville dans l’armée maure, puisqu’ils ont eu l’audace de tirer sur M. Paradis et sur son détachement à St-Thomé et d’assez près pour être reconnus anglais avérés. Nous ne doutons pas, Messieurs, que cette connivence est encore bien prouvée par l’empressement de tous les habitants à sortir de la ville avec tous leurs effets avant l’arrivée des Maures et les précautions que nous avons prises à ce sujet ne sont que trop justifiées par ces événements.

« Nous sommes bien aises de vous dire que nous regardons ces menées secrètes comme une infraction au traité que vous avez fait avec M. de la Bourdonnais et que, malgré les bonnes dispositions dans lesquelles nous étions, vous nous forcerez à vous rendre vous et votre ville responsables de tout le poids de